Semaine tendue sur les marchés financiers, en particulier Outre-Atlantique. La faillite de SVB, banque américaine fondée en 1983 et spécialisée dans le financement des start-ups de la tech et de la santé, nous inquiète et c’est normal. Que s’est-il passé ?
Les levées de fonds des clients de SVB ont ralenti, la hausse des taux d’intérêts engagée par la FED depuis un an ayant fortement pesé sur les valorisations des start-ups, mais ces dernières ont continué à consommer autant de trésorerie qu’avant 2022. Leurs retraits de fonds en cascade auprès de SVB ont fait ressortir l’inadéquation entre les ressources et les emplois de la banque. En effet, les dépôts à vue de ses clients étaient majoritairement placés dans des actifs obligataires, certes sans risque, mais dont la valeur de rendement a chuté ces derniers mois du fait des remontées de taux, ce qui a conduit à l’insolvabilité et à l’illiquidité de la banque.
Les banques se refinançant entre elles, cela pose question. Nos banques européennes n’auraient, a priori, pas d’exposition à SVB, acteur régional ayant bénéficié de l’allègement de la règlementation bancaire américaine en 2018.
Croissance exponentielle et exposition sectorielle de la banque, risque de taux peu ou pas géré, le tout sur fond de politique de resserrement monétaire et d’assouplissement de surveillance bancaire américaines : les ingrédients d’un cocktail explosif étaient réunis.